Anne Laure est une femme incroyable, que j’ai eu l’opportunité de rencontrer grâce à des challenges artistiques que j’organisais durant le premier confinement.
C’est une femme rayonnante de bienveillance, qui a développé une vraie culture du féminisme et dont le parcours m’inspire énormément.
Mère célibataire de deux filles, elle est directrice du réseau international au sein d’une agence gouvernementale en Belgique,Toerisme Vlaanderen.
Cette agence veut attirer les voyageurs internationaux en Flandre et à Bruxelles. Embauchée comme office manager il y a 16 ans, elle coordonne aujourd’hui les opérations du réseau d’une dizaine d’équipes sur trois continents.
Aujourd’hui, Anne Laure se construit dans son indépendance, tout en en faisant rayonner ses valeurs. Pourtant, si on lui avait dit qu’elle aurait fait sa place aussi haut dans la hiérarchie d’une entreprise quand elle était enfant, elle n’y aurait jamais cru !
Laissez-moi vous la présenter selon 3 moments forts de sa vie :
Enfant, Anne Laure grandit dans une petite commune de Belgique et fait tout son cursus scolaire dans l’enseignement catholique. Dès le plus jeune âge, on y demande aux filles d’avoir un comportement approprié en étant discrète, ne faisant pas de vague. Toute l’attention était dirigée vers les résultats scolaires, qui n’étaient jamais à la hauteur…
Comment avoir confiance en soi et prétendre avoir des projets professionnels ambitieux dès lors ? Dépasser ce cadre semblait compliqué.
A 18 ans, Anne Laure a voulu au plus vite rejoindre un univers qui correspondait plus à ses propres valeurs et à son ouverture d’esprit. Elle a donc intégré l’université publique de Gand pour y étudier les langues et civilisations du Moyen-Orient. Cela lui permis de découvrir énormément de choses que ce soit en terme de connaissances (langues, histoire, littérature, …) mais aussi tout simplement sur elle-même et sur ses capacités. Et elle a commencé à prendre confiance en elle et à se détacher des schémas appris plus jeune. Après un an passé à l’INALCO à Paris et l’obtention de son master en langues et civilisations orientales, elle tente le concours d’accès en master à Sciences Po Paris et est acceptée.
Anne Laure rentre à Science-Po tout en construisant sa vie personnelle en France. Au programme : un mariage et un bébé encours. En activant ses ressources, elle arrive à gérer études, grossesse et couple ! A la suite de son diplôme, et avec un enfant en bas âge, elle commence à rechercher du travail. Après des études où tout semblait possible, elle se confrontera au sexisme ordinaire pendant les entretiens d’embauche. Vous êtes jeune, vous avez déjà un enfant, il y’en aura bientôt un deuxième.
Des questions sur une grossesse à venir, ou sur sa santé etc sont bien entendu illégales. Malheureusement, il existe toujours des employeurs qui pensent que les jeunes femmes coûteront plus à l’entreprise qu’elles ne rapporteront. C’est une vue court-termiste qui ne crée pas du tout un environnement dans lequel les salariées ont envie de s’investir. (Ce type de questionnement est bien évidemment interdit, mais l’idée que les femmes sont moins efficientes lorsqu’elles sont mères ou que l’entreprise va perdre de l’argent à cause des congés maternité persiste dans des environnement où tisser un lien de fidélisation aves ses salariés n’existe pas.
Elle trouve un emploi au sein d’une agence du gouvernement flamand implantée à Paris, une organisation motivante qui a su créer un environnement sain pour ses salariés. Et ça fait 16 ans qu’elle y évolue !
Les premières années, elle était office manager, un travail qui était un peu en-dessous de ses capacités mais qui lui permettait d’avoir suffisamment de temps pour gérer sa vie de famille.
Au bout de quelques années, elle divorce et se retrouve seule avec ses deux jeunes enfants. Pendant cette période compliquée, son employeur et ses collègues l’ont beaucoup aidée, par exemple en se portant garant pour son loyer.
Par la suite, elle a cherché à prendre plus de responsabilités au sein de son équipe à Paris et à se développer. Malheureusement, les possibilités étaient très limitées.
A l’occasion d’une réorganisation de son agence, Anne-Laure a obtenu un poste de cheffe de service au siège de l’agence en Belgique. Elle a donc quitté Paris, ses filles sous le bras, pour commencer une nouvelle vie à Bruxelles.
Dorénavant, elle gérait une équipe de huit personnes. C’était un grand défi et un beau signe de confiance de la part de ses supérieurs.
En même temps, elle a commencé à collaborer étroitement avec un des managers, un grand visionnaire et spécialiste en stratégie, qui a partagé énormément de connaissances et d’expertise avec elle. Il est devenu son mentor et il l’a soutenue, mise à l’épreuve et formée pour l’étape suivante de sa carrière. C’est ainsi qu’elle a obtenu le poste de directrice du réseau international, ce qui était une belle promotion.
Dans ce nouveau travail, Anne Laure a à nouveau eu la chance de travailler avec une cheffe qui l’a beaucoup inspirée et qui l’a aidé à gagner en maturité et en professionnalisme. Elles ont fini par former un binôme très rôdé et à obtenir d’excellents résultats. Grâce à ce poste, Anne Laure a pu assouvir sa soif de voyages, de langues et de cultures.
Quand elle a dû être soignée pour un cancer du sein, son employeur et tous ses collègues l’ont à nouveau fortement soutenue.
Aujourd’hui, Anne Laure a à coeur de transmettre tout ce que son parcours lui a appris et à partager son expérience au travers des conseils suivants :
Attention, voici de la bienveillance dans tous ses états !
L’entreprise d’Anne Laure l’a acceptée en tant que jeune femme qui pouvait prendre un congé maternité comme un homme pourrait ressentir le besoin de faire un congé sabbatique plutôt de le vivre comme une perte de rentabilité sur du court terme !
C’est dans cet environnement que Anne-Laure a trouvé la confiance de son mentor et qu’elle a pu prendre toute son ampleur pour briser son plafond de verre, et donc aller au bout de son accomplissement. Rien ne sert de perdre son énergie dans un environnement dans lequel on nous empêche d’exprimer notre plein potentiel !
C’est d’ailleurs dans un environnement sain et bienveillant que vous pourrez trouver de l’aide, au travers d’une sororité, de mises en relation. Cela vous permettra aussi de vous inscrire dans un cercle vertueux. Et n’attendez pas qu’on vienne vous offrir de l’aide, mais faites savoir autour de vous que vous avez besoin d’un coup de main, que vous cherchez un contact, que vous avez envie de comprendre un aspect de leur travail, ou simplement avoir leur opinion.
Anne Laure a pu prendre confiance en elle petit à petit dans cet environnement bienveillant, mais l’ADN de son entreprise peut paraître très anecdotique face à notre propre expérience.
En tant que femme, nous nous sommes construites selon une perception et une histoire obsolètes. Par exemple, lors d’une réunion, en tant que collaboratrice vous pensez devoir favoriser le bien-être de l’équipe, ou vous pouvez vous sentir moins légitime qu’un collègue masculin à critiquer telle ou telle décision. Ces idées, inconsciemment, nous ont souvent imposé une ligne de conduite, au travers de toutes nos responsabilités notamment. D’ailleurs, l’image d’une femme qui fait carrière est souvent péjorative : une femme dominante, qui écrase son entourage, étant dans l’incapacité d’avoir une vie familiale. Bref, une femme dont on a peur dans un milieu d’entreprise et à qui l’on ne veut pas ressembler… !
Nous faisons donc face à un dilemme : aller au bout de ses possibilités pour nous accomplir dans notre carrière ou préserver notre intégration, dans la tranquillité mais dans un système malveillant.
Ces schémas peuvent constituer de véritables freins à votre estime de vous, et vous empêcher de voir votre propre valeur. Pourtant, ils ne vous appartiennent en aucun cas. D’ailleurs, prenez un stylo et faîtes la liste de toutes vos réussites ! Mêmes les plus petites ! C’est au travers de ces dernière que vous pouvez voir toutes les ressources que vous avez en vous. Finalement, la seule contrainte est d’accepter que vous pouvez avoir besoin de temps, d’énergie, souvent plus que prévu pour dépasser les différents obstacles. Pour cela, la bienveillance sera une véritable ressource, car elle vous permettra de prendre soin de vous pour persévérer.
N’avez-vous jamais remarqué à quel point pour palier à ce manque de confiance en soi, on redouble d’efforts au travail afin de faire nos preuves ?
En même temps, les attentes envers une femme sont encore aujourd’hui souvent plus élevées qu’envers un homme. Vous êtes un être à part entière qui avez beaucoup à transmettre et à offrir à tout votre entourage, et à votre sphère professionnelle. Et comme dirait Anne Laure, le jour où vous manquez de confiance en vous, ou que vous doutez si vous en faites assez, posez-vous la question suivante : est-ce la société en demanderait autant à un homme ?
Si vous souhaitez échanger avec Anne Laure en toute bienveillance, c’est par ici :